Les limites de la représentation et du « modèle unique »
La pair-aidance ne peut prétendre représenter l’ensemble des personnes concernées. Les profils de pairs-aidants, encore trop peu diversifiés, manquent parfois de concordance avec le vécu de certains publics : personnes précarisées, jeunes, minorités culturelles, ou usagers hors du système de soins classiques.
On observe parfois une survalorisation du « modèle de réussite » (usager devenu pair-aidant, inséré dans un dispositif), occultant la pluralité des trajectoires et des aspirations. Cette homogénéisation risque d’invisibiliser la parole de personnes non rétablies ou s’inscrivant dans d’autres temporalités du rétablissement.
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Moins de 10% des pairs-aidants en France déclarent venir d’un parcours hors structure de soins (source : Observatoire Pair-aidance, 2023).
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Les collaborations avec les médiateurs de santé-pairs issus de la pair-aidance communautaire restent limitées à quelques projets expérimentaux (Programme Peps, ARS Auvergne Rhône-Alpes, 2022-2023).
Décloisonner la pair-aidance, la rendre accessible à d’autres profils et expériences d’usagers devient une priorité pour éviter un effet de reproduction des inégalités déjà existantes.