Un contexte scolaire et universitaire sous tension psychique
L’état de santé mentale des jeunes en France n’a jamais autant interpellé les professionnels, les pouvoirs publics et la société civile. Selon l’Observatoire national de la vie étudiante, près d’un étudiant sur deux rapporte des signes d’anxiété ou de dépression en 2023 (OVE). Chez les lycéens, la DREES indique que 22% ont présenté un épisode dépressif au cours de l’année 2022. La pandémie de Covid-19 et ses multiples répercussions n’ont fait qu’exacerber une tendance déjà alarmante. À cela s’ajoutent le harcèlement, la pression sociale, la crainte de l’échec, mais aussi l’isolement et le manque de dialogue autour de la souffrance psychique.
Dans les universités, l’accès à des dispositifs de soutien psychologique s’améliore lentement : le nombre de consultations PsyCampus (Université de Lyon) a par exemple doublé entre 2019 et 2023. Mais, malgré l’augmentation des moyens, beaucoup d’étudiants restent en dehors du système d’aide, parfois par méconnaissance, parfois par crainte de la stigmatisation. Ces constats interrogent sur la capacité des structures éducatives à repérer la détresse et à accueillir la parole des jeunes.